Des travailleurs autonomes extrêmement vulnérables

Quand patrimoine personnel et entrepreneurial se confondent

Pour Luigi, c’est maintenant ou jamais. Depuis longtemps, il a mis en veilleuse son penchant pour l’entrepreneurship afin de ne pas nuire à la famille. Il y avait cette maison qu’on voulait acheter, ce voyage en Italie qu’on devait faire, les enfants qu’il fallait envoyer à l’école privée. Mais, à 45 ans, c’est le temps ou jamais de foncer. Il va convaincre sa femme de réhypothéquer la maison et de mettre son REER aux côtés du sien comme garantie – la banque posant cette condition pour lui prêter de l’argent – et démarrer son entreprise d’excavation.

Stop !

Cet entrepreneur en herbe, comme bien des travailleurs autonomes et propriétaires de PME, ouvre la porte à la confusion des patrimoines : patrimoine personnel et patrimoine de l’entreprise. Une partie importante de gens d’affaires et de professionnels oeuvrant à leur compte ont effectivement de la difficulté à démarquer les biens que possède leur entreprise de ceux dont ils disposent personnellement et qui sont versés au patrimoine familial.

Ceux-là sont extrêmement vulnérables. Vulnérables à des difficultés financières, vulnérables à un accident, une maladie ou encore une poursuite en responsabilité professionnelle. Quand la perte de l’un des plus importants clients de l’entreprise entraîne de lourdes conséquences sur le plan personnel, ou que le divorce du président affecte ses collaborateurs, il y a matière à s’interroger sérieusement.

Pourquoi risquer de dilapider en quelques heures ou en quelques jours des sommes souvent amassées à coups de multiples privations et renoncements personnels s’échelonnant sur presque toute une vie ?

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